0 0
Read Time:3 Minute, 9 Second

Les journalistes jouent un rôle important dans la cohésion sociale entre les membres de la communauté. Les impliquer dans tout processus de médiation sur les enjeux conflictuels dans le contexte de Beni peut atténuer les tensions. C’est ce qui a justifié la mise en place d’une synergie de ces professionnels des médias après une formation de trois jours tenu à Beni début avril sur la sensibilité au conflit. Une formation organisée par Interpeace dans le cadre du ” projet de médiation pour la résilience et la paix en province de l’Ituri et le grand Nord-Kivu” financé par l’Union Européenne.

Ce projet a été dicté par l’identification de certains enjeux conflictuels notamment ceux liés au domaine foncier. C’est à l’occurrence le conflit de limites territoriales et administratives entre les entités à l’intérieur du territoire de Beni. Aussi les conflits dans l’administration foncière dans le territoire de Beni entre les concessionnaires, les chefs coutumiers et/ou les autorités politico–administratives et les services de l’administration foncière. Les conflits de limites entre la ville et le territoire de Beni et le conflit de limites entre le Parc national de Virunga et les populations riveraines du parc figurent parmi le gros que doivent désormais documenter cette dizaine de journalistes.

En effet, la province de l’Ituri et le grand Nord de la province du Nord-Kivu vivent en perpétuel conflit depuis des années. Il s’agit non seulement des conflits armés mais aussi des conflits fonciers. D’après les sources judiciaires, 70% des dossiers qui inondent les cours et tribunaux sont liés à des terres. Les journalistes œuvrant dans ces entités se trouvent parfois en difficulté de neutralité dans l’évolution des conflits dans lesquels et avec qui ils vivent.

Cette séance de deux jours sur la sensibilité au conflit est un pas vers le respect de la neutralité des journalistes dans le traitement des sujets portants les germes des conflits. D’après Ricardo Rupande, journaliste et responsable de la Ruwenzori voice radio (RVR), une radio émettant au pied du Mont Ruwenzori dans la cité de Mutwanga , cette formation va faire des journalistes les artisans de la paix dans leurs zones.

” Pour nous c’est vraiment un renforcement de capacité qui va nous permettre de travailler autrement sur terrain. Nous allons devenir donc des artisans de pacification de la zone en atténuant les conflits que de les attiser comme c’était le cas dans le passé”.

Charmante Syahava de la radio Oasis, émettant dans la ville de Beni, avec cette formation, les journalistes vont communiquer sans nuire les parties aux conflits. C’est à dire en respectant le code d’éthique et déontologie du métier. Elle aspire d’être médiatrice des conflits qui se développent du jour au lendemain dans leur environnement de travail.

Pour Evariste Mahamba, chargé de communication d’Interpeace RDC, l’organisation veut voir les journalistes s’approprier les enjeux conflictuels en organisant des formats médiatiques dans le cadre de la résolution de ces conflits.

” Nous voulons que les journalistes puissent s’approprier les différents enjeux de conflit qui ont été identifiés et validés par le projet. C’est pour qu’ils en fassent une certaine documentation sur les leçons apprises, les succès et les réussites du projet dans le processus de médiation. Cela  pour essayer de renforcer la cohésion sociale au sein des communautés qui ont des problèmes” a-t-il expliqué.

Pour y parvenir, une « synergie médiation » des journalistes pour la production du magazine “Agir ensemble” a été mise en place. C’est pour capitaliser les acquis de cette formation et le suivi du niveau de connaissance de ces journalistes. Cet accompagnement devra se poursuivre jusqu’à la fin de ce projet mise en œuvre dans un consortium des ONGs Interpeace, Pôle Institute, Action pour la Paix et la Concorde APC et l’univers de New York.

Delphin MUPANDA

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %
Previous post Guerre du M23 :  Chantal KAHASHI, journaliste déplacée, sur les traces de Tatiana KAHASHI sa sœur tuée en 2O13 par le M23.
Next post RDC : L’OJCD, une organisation locale au chevet des milliers des familles victimes de l’activisme des ADF au Nord-Kivu