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La prise de Rutshuru-centre, de Kiwanja et des plusieurs agglomérations de cette partie de la province du Nord-Kivu par les combattants du M23 le 29 octobre, a plongé des nombreux habitants dans le désespoir. Alors que certains ont jugé de rester dans la zone désormais sous occupation rebelle, d’autres ayant fuis sont dans le qui-vive. Aucune assistance humanitaire pour l’instant. Malgré l’expulsion de l’ambassadeur Rwandais en RDC par les autorités, sur les lignes de front aucune avancée significative. Occasion pour le M23 d’imposer sa présence avec assurance sous l’appui de certains pays voisins.

Pour vouloir justifier leurs ambitions et pousser le gouvernement congolais à céder devant leurs mains tendues face aux négations, les autorités du M23 ont fait quelques nominations au sein des certains postes stratégiques dans la zone sous leur occupation depuis le 29 Octobre.

A la prise de Kiwanja et de Rutshuru-centre, déjà quelques noms ont circulés sur la toile.  A la chefferie de Bwisha par exemple, après sa fuite devant l’avancée de ces combattants armés, le Mwami   NDEZE REKARUBE Jean-Baptiste vient de perdre sa couronne. Il a été remplacé immédiatement par un certain Wilson NGARAMBE. Jean Louis MUSUMBAO KULU, occupe désormais le poste de percepteur principal au péage route de kitoboko, un point de contrôle qui relie le Nord de la province et la ville de Goma. Ce dernier a été ancien chef de cité de Kiwanja en 2008 pendant la rébellion du CNDP de Laurent NKUNDA avant d’être de nouveau désigné au sein de cette même rébellion comme ministre du tourisme en 2012.

Des populations civiles face à un chaos sans merci

Sur place à Kiwanja et à Rutshuru-centre la vie reste incertaine avec la reprise des combats dimanche 30 octobre du côté de Rugari et Rumangabo sur la Route Nationale N02. Ces nouveaux affrontements font suite à une tentative   d’une avancée des rebelles vers la ville de Goma.

Si des nombreux habitants ont jugé de rester dans la zone sous occupation rebelle, la situation humanitaire pour ceux ayant fuis reste la même pour les deux cas. Des sources médicales affirment avoir reçu au moins 100 blessés à l’hôpital Générale de Référence de Rutshuru. D’autres blessés graves restent bloqués dans certaines structures sanitaires situées proches des zones des combats par manque de moyen d’évacuation.

En plus du faible moyen des prises en charge médicale en faveur des blessés de guerre, l’absence des vivres et non vivres risque d’empirer la situation.

Sans abris, plusieurs ménages déplacés se trouvant à Kanyabayonga, première commune rurale située après le Parc National des Virunga un peu plus au sud, traversent le calvaire. Assis à même le sol, des jeunes gens devant cette porte d’une boutique n’en peuvent plus. Encore avec leurs bagages à mains et garnie de la poussière, visiblement ils n’ont même pas eu la chance de se laver.

« Rien n’est organisé depuis notre arrivée ici il y a trois jours. Vraiment nous sommes abandonnés et nous risquons de mourir de faim, alors que nous avons fui la guerre qui devrait nous tuer chez nous » déclare Mr Mwaka, ce jeune sur le qui-vive rencontrer le long de la route.

L’ambiance actuelle de Kanyabayonga prête à confusion. Le nombre des déplacés semble dépasser les familles d’accueils. La première vague est estimée à plus de 1600 ménages. Des sources sur place parlent de 3 femmes ayant accouché sur le chemin. 9 enfants se sont déjà égarés de leurs familles et 2 autres ont trouvés la mort. Ces informations qui ne sont pourtant pas relayées par des sources officielles dénote l’incapacité des autorités face à cette situation incontrôlable.

Des autorités entre diplomatie et manifestation populaire

NDIMA KONGBA CONSTANT Gouverneur du Nord-Kivu

C’est une escalade de violence qui se profile à l’horizon avec des appels à manifestation populaire par les structures de la société civile congolaise. A Goma comme partout dans certaines villes du Nord-Kivu la population est appelée à observer des journées ville morte pour dénoncer l’appui du Rwanda au M23.

Visiblement dépassé par ces évènements, le gouverneur Militaire de la province du Nord-Kivu Constant NDIMA KONGBA a, dans un communiqué rendu publique le 31 octobre, demandé à la population, d’éviter des conflits intercommunautaires inutiles. Pour lui, ces agissements ne profiteront qu’à l’ennemi.

Ce même document fait savoir que c’est dans ce contexte que des opérations militaires et des patrouilles conjointes seront organisées avec la Monusco pour sécuriser les populations et apporter l’assistance humanitaire aux déplacés de guerre. Reste à savoir si la priorité ne serait pas d’organiser l’armée et de lui doter des moyens conséquents pour mettre fin à la résurgence du M23.

Comme pour le gouverneur du Nord, le conseil supérieur de la défense réuni samedi 29 octobre à la cité de l’Union Africaine à Kinshasa, ne s’est limité qu’à faire un communiqué lu par Patrick MUYAYA Ministre d’Etat et ministre de la communication et Porte-parole du gouvernement. Dans son contenu, le gouvernement congolais donnait 48 heures à l’ambassadeur Rwandais de plier bagage. Après cette notification Monsieur Vincent KAREGA a quitté le pays lundi 31 octobre via la République du Congo.

Une expulsion que le Rwanda note avec regret en maintenant ses accusations des collaborations entre l’armée Congolai

se et le FDLR, un mouvement des rebelles Hutu. Dans un communiqué d’une page le pays de KAGAME attire l’attention de la communauté internationale sur la persistance des discours de haine et de violence à l’encontre des communautés Rwandophone.

Des propos qui, à la lecture des plusieurs analystes, démontre effectivement l’appui du Rwanda aux combattants du M23. La question restée plusieurs fois sans réponse, c’est la dénonciation de la société civile du Nord-Kivu de l’appui également de l’armée Ougandaise au côté du cette rébellion. Est-ce une hypocrisie ou une complicité que Felix TSHISEKEDI n’arrive pas à dénicher si d’un côté YUWERI MUSEVENI, se dit appuyer l’armée congolaise avec la mutualisation de forces pour éradiquer les ADF dans le territoire de Beni et la province de l’Ituri  et de l’autre se ranger derrière les troupes du M23, dotés des armes sophistiques selon les Nations Unies ?

Moussa DUNIA

 

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