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A cause des violences dans l’Est de la RDC, des nombreuses personnes ont du mal à accéder aux soins dans certaines structures. La plupart sont des victimes de la guerre entre l’armée et les combattants du M23. La rupture des médicaments et les personnels soignants contraints de fuir l’insécurité constituent le gros du problème. Au chevet des malades, le Comité International de la Croix Rouge lance une sonnette d’alarme face à une catastrophe naturelle à l’horizon.

En sillonnant certains centres de santé situées proches des zones des combats, la situation est alarmante. C’est le cas de cet habitant d’une des localités voisines de Rwanguba, cité dans un communiqué de presse rendu publique ce 29 septembre par le CICR.

« J’ai amené ma femme, qui avait une infection, ici à Rwanguba, parce qu’il n’y avait plus personne dans les centres de santé de chez nous. Là-bas, si tu tombes vraiment malade, c’est la mort assurée », témoigne Ategeka.

Ceci illustre à juste titre le parcours de la misère auquel les populations restées dans les zones opérationnelles font face au quotidien.

Bien qu’elles fournissent des petits efforts pour payer quelques frais de soins de santé, le sort de celles qui se sont déplacées l’est encore plus doublement. Mamy, 35 ans, mère de huit enfants, cultivatrice et déplacée à Biruma, pince le cœur à l’entendre parler.

« Nous sommes en train de tomber malades, et pour être soignés, on nous demande de payer 8 000 francs congolais (4 USD) rien que pour une fiche de consultation. Nous ne sommes que des simples déplacés, où allons-nous trouver cet argent ? », confie-t-elle avant de poursuivre « en une semaine, deux enfants sont morts de diarrhée, de vomissements et de paludisme dans l’école qui nous héberge. »

« Nous sommes logés mais n’avons pas assez de latrines. Comme les gens défèquent à l’air libre, on commence à enregistrer beaucoup de cas de diarrhée et de vomissements chez les enfants. », a confié Elisabeth, une quadragénaire, déplacée refoulée d’Ouganda à Rwasa, tout près de Kiwanja. « Nous avons urgemment besoin d’un dispensaire pour une prise en charge rapide des malades dans notre camp », a-t-elle lancé l’appel.
Des structures médicales entre fermeture et débordement.

 À la suite des affrontements armés à Rutshuru, plusieurs structures médicales ne fonctionnent plus, tandis que la population civile y compris des milliers de personnes déplacées, devient chaque jour plus vulnérable.

Les autorités sanitaires renseignent que parmi les personnes déplacées, on trouve également des professionnels de santé qui ont été contraints de fuir leur lieu de travail pour se réfugier dans des zones plus sures.  « Dans la seule zone de santé de Rwanguba qui compte 21 structures, 15 ne sont plus fonctionnelles », indique Catherine Savoy, coordinatrice du département « Santé » au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Les structures médicales dans des zones éloignées de lignes de front et qui accueillent les déplacés sont pour la plupart débordées. Selon le Médecin chef de Zone, à Rutshuru centre, Kiwanja, et sur l’axe Rutshuru-Goma les structures et les professionnels de santé travaillent très souvent bien au-delà de leurs capacités, parfois au risque d’abandonner certains malades à leur triste sort.

Il arrive aussi parfois que les quelques centres de santé encore ouverts font face à des ruptures d’approvisionnement ou à un manque de personnel. Selon Catherine Savoy en situation normale, la plupart des centres de santé ont déjà des difficultés à maintenir des soins de qualité à cause du manque de personnel, de moyens financiers et matériels. Mais « en situation de crise, elles ne peuvent pas absorber le surplus de patients, ce qui a un impact sur l’accès aux soins de toute la population. », martèle-t-elle.

Le CICR face à l’humanisme et l’accessibilité des zones affectées.

Entre janvier 2021 et août 2022, le CICR, dans les régions où il a accès, a pu documenter près d’une trentaine d’évènements portant atteinte à l’accès aux soins de santé de la population présente dans le Nord-Kivu. La réalité sur le terrain est sans doute encore plus grave.

Les professionnels de santé sont aussi contraints de fuir leur lieu de travail pour se réfugier dans des zones plus sures. Cette situation occasionne une absence d’accès aux soins préventifs et curatifs. Les malades sont abandonnés à leur sort. « Si les acteurs en présence dans la région ne prennent pas davantage de mesures pour faciliter l’accès aux soins de santé, la situation pourrait davantage s’aggraver », conclut Catherine Savoy.

En attendant, pour assurer l’accès aux soins de santé pour les déplacés et la prise en charge des blessés dans la zone de santé de Rwanguba, le CICR a assuré une donation de 4 kits de stabilisation des blessés, de 2 kits de médicaments et consommables médicaux essentiels pour le soutien aux activités médicales standard des structures (consultations médicales, hospitalisation, etc.), de 2 modules de traitement du paludisme, et de 2 tentes à l’Hôpital Général de Référence (HGR) de Rwanguba. La réhabilitation de l’ambulance du HGR Rwanguba pour faciliter les transferts de patients et la donation de kits de stabilisation et de kits de médicaments essentiels et consommables médicaux au Centre de Santé de Kamira et au Centre de Santé de Référence de Bunagana.

Pour l’amélioration de l’alimentation en eau à l’Hôpital de Rwanguba, le CICR a pu relever le défi, grâce aux réparations et installation d’une conduite d’eau, et donation de matériels au Comité d’eau. La restauration de l’alimentation en eau au Centre de Santé de Kabindi grâce aux travaux de réparation d’une panne a été un atout majeur pour les populations. Dans l’actif c’est aussi l’alimentation en eau des quartiers Kungo et Munanira à Bunagana, grâce aux travaux de réparation d’une panne sur le réseau d’eau ainsi que la réparation des canaux endommagés du réservoir d’eau à Bugusa.

La Rédaction.

 

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18 thoughts on “Rutshuru : Plusieurs structures de santé étranglées par des positions armées

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