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Au nord Kivu dans le territoire de Beni, près de Mutwanga au chef-lieu du secteur de Ruwenzori certains centres hospitaliers rouvrent leurs portes. Cela après près de six mois de fermeture suite à des attaques rebelles en quête des médicaments. La présence des éléments Fardc dans la zone redonne de l’espoir pour des habitants. Peu avant, ces derniers étaient dans l’obligation de recourir à l’automédication par la phytothérapie occasionnant ainsi des morts en cascade.
Aujourd’hui, le centre hospitalier Saint Damien de Nyakaera, situé à deux kilomètres au sud de Mutwanga centre renoue peu à peu avec sa cour fleurie et à l’ombrage promettant pour les malades. C’est l’engouement désormais pour des nombreux clients à la recherche du Docteur Kasereka KABUYAYA considéré ici comme Moïse libérateur des Israélites des mains de Pharaon, roi de l’Égypte 
à l’époque. ” Vraiment tous les villageois nous sommes contents de vous docteur. J’espère que nous n’allons plus mourir suite à la carence des traitements appropriés » se réjouissent-ils. Un soulagement aussi pour Jeanne Virangwa, une jeune fille de Taliha-Nyakaera maladive de son état. ” Moi je ne réalise pas plus de deux mois sans tomber malade. Depuis qu’il est parti, j’ai maigri suite au manque des soins de qualité pour ma maladie. Je félicite l’arrivée du docteur car c’est bien lui qui sait me soulager “, Se souvient-elle. Elle n’est pas seule. Très joyeuse, une femme d’une soixantaine d’années souffrant du rhumatisme a été excitée de voir le personnel soignant regagner le village. En kinande, une langue locale, cette femme exprime sa gaieté :” Omutim’ oswir’emo lwanzo. Wasingy’erihika” pour dire : “mon cœur est rempli de joie. Merci d’être venu”.
Pourtant en début du mois de mars dernier, la zone de santé de Mutwanga avait enregistré quatre-vingt-sept habitants qui ont perdu leur vie suite à la pénurie en médicaments dans deux mois et demi, rapporte la société civile locale. Selon Alexis Nyanza, membre de cette structure citoyenne, certains ont souffert du paludisme avec des graves complications. Visiblement, ils passaient nuit à la belle étoile. D’autres ont été attaqués par les maladies d’origine hydrique. Sans vergogne, ces habitants sont restés plusieurs mois seuls dans les villages après la fermeture des structures sanitaires et officines pharmaceutiques ayant été ciblées par les Combattants des Forces Démocratiques et Alliées (ADF). Éparpillées dans les collines et vallées, des nombreuses familles recouraient le plus souvent à l’automédication. Qui était l’unique moyen de faire face aux maladies témoignent-ils. La majorité prenait le risque de préparer les feuilles d’arbres pour des cuillerées de dose.
En effet cette pratique s’est observé en secteur de Ruwenzori depuis le quinze décembre 2020 quand les présumés ADFs ont pris d’assaut d’une manière simultanée plusieurs villages de cette partie du territoire de Beni à partir de Nzenga dans le groupement Malambo. Au cours de ces incursions, des nombreux rebelles ADF ont été atteints par balles lors de leurs échanges de tirs avec des Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC). C’est ainsi qu’ils ont planifié une série d’attaques contre les structures sanitaires et officines pharmaceutiques en quête des produits sanitaires pour soigner leurs blessés. Ainsi, plusieurs structures ont dû fermer leurs portes.
Cet état de choses est consécutif à l’insécurité, révèle Mr Kasereka Kabuyaya, médecin traitant affecté au centre Hospitalier SAINT DAMIEN que nous avons trouvé sur place. “Nous avons été obligés de fermer les portes suite aux attaques rebelles contre les structures de santé y compris la notre ici. Toutefois, nous venons de réaliser un travail d’assainissement pour bien asseoir toutes les activités comme auparavants” a-t-il fait savoir au cours d’un entretien nous accordé sur place.
Actuellement pour bien asseoir ses activités le centre hospitalier SAINT DAMIEN de Taliha-Nyakae a besoin d’aides humanitaire comme par le passé, a indiqué Kasereka Kabuyaya médecin responsable de cette structure de santé.
Le village compte quelques militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) pour la sécurisation des habitants et du Centre Hospitalier. Cette mesure serait, selon certains habitants, appliquée pour chaque village comptant au-moins un centre de santé.
Pour rappel, c’est depuis février 2019 que le secteur Ruwenzori est secoué par une rébellion sans nom, caractérisée par les tueries des civils et le pillage systématique de leurs biens dont la première incursion était enregistrée à Halungupa en date du 17 de ce même mois faisant 7 morts.
Vosi Mbahingana jean
